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5 août 2016 5 05 /08 /août /2016 22:26
Non à la garde nationale, oui à une vraie politique de lutte contre Daesh

Déclaration du PCF. 3/08/2016

Après l’échec patent de l’opération Sentinelle, en annonçant la mise en place d’une garde nationale, le gouvernement poursuit sa fuite en avant dans la communication sécuritaire, plutôt que de mettre en œuvre des mesures efficaces pour lutter contre le terrorisme de Daesh.

Inspiré par les propositions avancées en décembre 2015 par Robert Ménard, le gouvernement entend transformer la réserve militaire et policière en Garde nationale, en l’ouvrant au volontariat des jeunes et des sans-emploi. Or la réserve est aujourd’hui un échec total en raison à la fois de la suspension de la conscription et de la situation économique et sociale du pays.

Ainsi, il ne s’agit pas de recréer la garde nationale de la Commune de Paris, mais plutôt de copier le modèle de la garde nationale des Etats-Unis. Or force est de constater que les exemples historiques abondent, en particulier aux Etats-Unis, de l’usage de la garde nationale à des fins de répression dans le sang des mouvements sociaux et démocratiques.

Cette décision de création d’une garde nationale est en fait un nouveau pas vers la privatisation des fonctions régaliennes de sécurité de l’État.

Plutôt que de créer un ersatz de police et d’armée, moins bien formé, moins bien entraîné, moins bien équipé, moins bien soldé, le gouvernement, s’il veut lutter contre les menées criminelles de Daesh et affidés, devrait renforcer les moyens et les effectifs de tous les services de l’État et prendre les mesure politiques et financières nécessaires en s’attaquant aux protecteurs de Daesh et à ce qui fait le terreau social et géopolitique de son action criminelle.

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Yann le Pollotec : « La sécurité sur notre sol doit relever de la police, des douanes, de la justice, et non de l’armée »

(dans l'Humanité le 4/08/2016)

Entretien Le PCF dénonce la création d’une garde nationale en trompe-l’œil qui ne répond pas aux besoins actuels, quand les enjeux, tant sur les plans intérieur qu’extérieur, sont ignorés.

Que pensez-vous de la constitution d’une garde nationale ?

Yann le Pollotec Ce choix ne répond pas aux problèmes de sécurité actuels et aux questions fondamentales. On ne tire pas ici les enseignements de l’échec de l’opération « Sentinelle », qui s’est avérée contre-productive pour les militaires et inefficace sinon dangereuse pour les populations. Depuis la suspension de la conscription (service militaire – NDLR), la réserve est un échec. Le gouvernement veut créer une garde nationale qui l’inclurait et serait ouverte sur la base du volontariat aux jeunes et sans-emploi. Le risque est de se retrouver avec un ersatz d’armée et de police sous-formé, sous-payé et sous-équipé. En l’état, ce choix ouvre de plus la porte à une privatisation accrue des fonctions régaliennes de sécurité de l’État. Le risque de se diriger vers une délégation de l’usage de la violence légale à des sociétés privées est réel.

Quel message est envoyé ?

Yann le Pollotec Cette garde nationale a d’abord été réclamée en premier par l’extrême droite. Aux États-Unis, elle a été très utilisée pour réprimer les mouvements sociaux et civiques. En France, même s’il y a eu des exceptions avec la Commune, elle a souvent été dirigée contre le peuple comme lors du massacre du Champ-de-Mars. Pour son coup médiatique, le gouvernement choisit une fois de plus une référence négative et un clin d’œil à la droite extrême. La réalité, c’est qu’il faut améliorer la condition des soldats et des militaires de ce pays. En équipements, munitions, casernes, encadrement, la situation est très critique. C’est cela qu’il faut régler. Arriver à un effectif de 84 000 personnes dans la garde nationale en 2019, comme l’a annoncé le gouvernement, me semble impossible sans être au rabais.

Que faire pour les besoins de sécurité immédiats ?

Yann le Pollotec Sur le territoire, la question de la sécurité, hors installations stratégiques, doit relever de la police, des douanes et de la justice, et non de l’armée. Il faut éviter toute confusion entre sécurité intérieure et extérieure. Les moyens de l’État doivent être renforcés en termes de justice, de renseignement, de police et tout ce qui concourt à la résilience de la population. Daech tente de mettre en contradiction la France avec ses principes républicains pour créer un climat de guerre civile. Il ne faut surtout pas sacrifier la démocratie à des pratiques sécuritaires qui ne sont qu’une illusion de sécurité. Combattre Daech implique de s’attaquer au fond, et pas uniquement aux conséquences. Il faut comprendre pourquoi des Français en viennent à basculer dans le terrorisme. Tarir la source suppose de profonds changements en termes de politiques étrangère et nationale. Prévenir les attentats et réagir au mieux pour protéger les populations demande d’investir dans les services publics, dont la police, l’armée et la justice, plutôt que de bricoler des gardes nationales et d’attaquer l’État de droit.

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