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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 19:11

Non à la guerre des pauvres contre les pauvres

La sauvagerie dont a été victime Darius ne doit pas être considérée comme un simple fait divers. Elle intervient dans un climat nauséabond de chasse aux Roms, de racisme, d’islamophobie, d’antisémitisme. Mis à part quelques communiqués, elle ne fait l’objet d’aucune réprobation générale, d’aucun débat ou presque. En d’autres temps, ceci aurait fait l’objet de fortes réprobations, de condamnations de multiples milieux, de rappels aux valeurs fondamentales de notre République. Avec le peu de réactions suscitées par cette horreur, nous sommes passés dans un autre monde, très préoccupant. A-t-on choisi de tout banaliser ou, pire encore, de laisser s’installer ces indifférences, ces haines et de mettre encore plus les habitants des banlieues au ban de la société, isolés, relégués, précarisés, en leur laissant croire qu’ils doivent désormais tout faire par eux-mêmes, en l’absence de l’État républicain. Ce serait là accepter la loi du talion. Ce serait la négation de la civilisation.

À l’heure où le pouvoir veut promouvoir des réformes territoriales où il n’est question que des mots « compétitivité », « macroéconomie », posons avec force la question essentielle : où sont les êtres humains ? Accepte-t-on la fragmentation des territoires contrôlés par des clans ou des tribus, que certains élus de droite favorisent d’ailleurs en distribuant de l’argent au gré de leur recherche de soutien pour les campagnes électorales ? Et des irresponsables ont complété cet abject dispositif par des campagnes clientélistes où, à l’argent, ils ont ajouté le mensonge homophobe et anticommuniste. La sécurité, la démocratie et la justice, la protection de l’intégrité de chaque habitant sont des droits fondamentaux que l’État doit garantir au même titre que le travail, le logement, la santé, l’éducation et la culture. Que se déploie une solidarité européenne pour empêcher que s’installent aux abords des villes populaires, et souvent les plus en difficulté, de nouveaux bidonvilles où s’entassent les plus pau­vres, chassés par la pauvreté et la misère. Elle doit garantir l’accès à l’école des enfants, ouvrir des droits à la formation pour les adultes en âge de travailler et faire respecter le droit au travail pour toutes et tous.

À force de désigner l’autre, l’étranger comme responsable du chômage et de l’insécurité, on fait naître le désir de le voir disparaître dans une société du tous contre tous. Dans le monde globalisé où la cause pre­mière des difficultés, de la mal-vie, des migrations réside dans ce terrible chiffre : 67 personnes ont autant d’argent que 3,5 milliards d’autres indivi­dus, les penseurs de la survie du capitalisme préfèrent la « guerre des pauvres contre les pauvres » à la lutte des classes.

Agissant pour une société de solidarité et de fraternité, nous refusons la guerre des pauvres contre les pauvres, celle des travailleurs ou des pri­vés d’emploi contre d’autres travailleurs. La cause de la crise et du nom­bre de difficultés n’est pas « l’autre », n’est pas l’immigré, mais bien le financier.

La préparation de la Fête, qui porte ce beau nom d’humanité, doit être l’occasion d’en débattre pour faire reculer les forces de la haine et pour réinventer la République solidaire et fraternelle 

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