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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 18:54

Par Pierre Outteryck, Secrétaire de la cellule de la cellule PCF de Roubaix.

 

A la salle Richard Lejeune

aux Trois Ponts à Roubaix

 

L'association « Loisirs populaires », animée par des jeunes des Trois-Ponts, avait invité trois dirigeants politiques ce samedi 1er juin :

- Renaud Tardi parla pour le Parti Socialiste,

- Guillaume Delbarre pour l'UMP ; 

- A la demande du secrétaire de section de Roubaix et de ses environs, j'ai eu l'honneur de représenter les communistes de Roubaix.

La journaliste animant le débat avait établi des règles strictes et imposé le thème d'intervention.

Tout d'abord, il fallait décliner son nom, sa profession et son engagement.

 

« Je suis Pierre Outteryck, professeur d'Histoire à Hautmont. J'habite à Roubaix depuis 2003 et je suis fier de vivre dans cette ville. Comme vous l'avez vu, je suis aveugle, j'ai dû me battre pour devenir enseignant ; il était interdit à un aveugle d'être enseignant en histoire. La bataille que j'ai menée avec ma famille a ouvert la porte à d'autres étudiants vivant mon handicap.

Je suis secrétaire de la cellule communiste de Roubaix et membre du comité départemental du PCF. Je suis aussi un militant associatif, membre du Bureau National du Secours Populaire et j'ai crée une petite maison d'édition. Je vous offre un opuscule rédigé par le Président du Secours Populaire. Il présente les souffrances, les difficultés de la jeunesse et surtout sa capacité d'engagement, son sens de la solidarité. Moi-même, j'ai profondément confiance dans la jeunesse de notre ville. »

 

La journaliste ré-intervient : Êtes-vous élu ?

 

« Non. Vous avez demandé à messieurs Delbarre et Tardi de quoi vivaient les élus. Je vous réponds pour les communistes ; ils donnent 80% de leur émoluments au Parti ; c'est le cas ici à Roubaix de Christiane Fonfroide. Le parti communiste ne vit pas de l'argent du patronat mais des cotisations de ses militants, des collectes, des émoluments de ses élus. »

 

Êtes-vous prêt à être maire de Roubaix ? Quelques secondes de silence.

 

« Et vous ? Êtes-vous prêt à accepter un maire handicapé ? »

 

La salle un peu surprise se tait puis des voix se lèvent. Et pourquoi pas...

 

« Je vous remercie ; mais au Parti Communiste, ce sont les communistes qui décideront leur tête de liste : ce choix sera le fruit des communistes de Roubaix ».

 

La journaliste tire un sujet : la sécurité ! Que pensez-vous des zones de sécurité prioritaire ?

 

« Tout d'abord, soyons clairs ; à Roubaix, le commissariat a perdu des dizaines de policiers du temps de Sarkozy. Ces renforts sont nécessaires à la vie et à la sécurité des Roubaisiens.

Néanmoins, les zones de sécurité prioritaire posent deux problèmes :

• En fait, on déshabille Paul pour habiller Jacques... En effet, les policiers qui viendront à Roubaix sont pris dans des commissariats d'autres villes du département ; ils seront certes utiles à Roubaix mais ils manqueront ailleurs. Quelle politique de gribouillis !

• Les zones de sécurité prioritaire posent un autre problème. J'ai 20-25 ans, je m'appelle Hakim, je m'appelle Jamel, je vais chercher un emploi et j'explique que j'habite dans une zone de sécurité prioritaire. Croyez-vous que cela va favoriser mon embauche ? Je crains que non. Le terme « zone de sécurité prioritaire » est un terme stigmatisant qui risque de marquer un peu plus la jeunesse de notre ville. »

 

Tout de suite, la journaliste rebondit ; pourquoi parlez-vous de Hakim et de Jamel ?

 

« Soyons clairs ; pour Jean-Jacques, habitant d'une de ces zones, la question se poserait aussi ; peut-être de manière moins stigmatisante mais elle se poserait. J'ai volontairement utilisé les prénoms Hakim et Jamel, car, si un communiste était maire de Roubaix, il interdirait tout contrôle au faciès. Nous savons que cela existe ; les jeunes vivent ça difficilement et nous les comprenons ; c'est scandaleux. Moi-même, j'ai éprouvé de grandes difficultés lorsque, pour une exposition commandée par la ville de Roubaix, j'ai évoqué, en rapportant des propos de jeunes, ces scandaleux contrôles au faciès. »

 

Quelques frémissements approbateurs dans la salle ; la journaliste reprend la parole : et de manière précise, que feriez-vous pour favoriser la sécurité dans Roubaix ?

 

« Nous nous attacherons à poursuivre en l'amplifiant la politique de prévention ; elle est pertinente, elle porte des fruits. J'ajouterai un point : nous aiderons les familles qui ont un jeune en prison. On a fait une connerie, c'est normal de payer ! Mais je connais la souffrance des familles et je sais aussi combien ces jeunes éprouvent des difficultés à s'insérer une fois libérés. Dirigeants à la mairie de Roubaix, nous, communistes, nous prendrons aussi quatre mesures importantes :

• Nous reformulerons pour les amplifier les objectifs de la police municipale.

• Nous développerons la police de proximité dans nos quartiers et particulièrement dans nos quartiers populaires. Pourquoi ne pas envisager, en liaison avec la « ferme aux loisirs », une police montée à cheval ? Cela se fait dans certaines villes et c'est très efficace, comme l'a dit, lors d'une réunion publique, mon camarade Eric Mouveaux.

• Nous nous battrons pour que dans les immeubles soient réinstallés des concierges. Nous savons le rôle positif qu'ils peuvent jouer.

• Enfin, nous inciterons chacune et chacun d'entre vous à intervenir lors d'incivilités, de petite délinquance. Votre intervention est essentielle ; elle peut faire reculer ces problèmes. Je le sais, je l'ai personnellement expérimenté dans des trains lorsque des contrôleuses étaient importunées. Il ne faut pas se taire, il ne faut pas laisser faire. N'ayez pas peur. »

 

La journaliste réagit : je suis une maman, j'ai deux enfants et aucun homme à la maison. Que puis-je faire ?

 

« C'est vrai, il existe beaucoup de familles monoparentales à Roubaix et beaucoup de mamans seules. La police de proximité, les concierges sont déjà une réponse. Maire de Roubaix, nous créerons en plus une « cellule d'écoute et d'intervention » afin de répondre immédiatement ou au moins rapidement mais surtout efficacement à tous ces types de problèmes. Cela se fait déjà dans certaines villes. »

 

Une dernière question : la drogue existe sur Roubaix, il y a parfois même de véritables réseaux. Que feriez-vous ?

 

« La drogue est un fléau ; nous la combattrons sans état d'âme par tous les moyens liant prévention et répression. Mais soyons sérieux : nous ne mettrons pas sur le même plan celle ou celui qui fume un joint, voire le petit dealer et les moyens et gros bonnets. Ceux-là, ils sont connus, vous le savez comme moi. Nous ferons tout pour qu'ils soient éradiqués. »

 

Le temps imparti est terminé...

 

« Je voudrais dire encore trois choses : nous sommes dans un pays riche, la cinquième puissance économique du monde même si Roubaix est une ville pauvre. N'est-il pas scandaleux que l'évasion fiscale coûte 50 milliards à notre peuple ?... Ce n'est pas moi qui le dit, c'est un rapport voté à l'unanimité au Sénat, rapport rédigé sous la présidence de mon camarade et ami, le sénateur communiste Eric Boquet. J'ajoute que, tout comme mes camarades, j'ai profondément confiance aux femmes et aux hommes de cette ville, à notre jeunesse ; tout dépend de vous. Devenez acteurs de votre vie quotidienne. Enfin, je voudrais terminer en disant que comme chacune et chacun d'entre vous, je suis fier d'être roubaisien et je voudrais que notre ville rayonne de nouveau. »

 

La journaliste termine : Merci M. Outteryck d'avoir pleinement joué le jeu.

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